Why so serious?

Why so serious?

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Amour, PhiloSex

15 Dec 20

Une relation adulte…

Mais c’est quoi vraiment une relation adulte ?!
Notez, il y a pire…. Il y a la relation sérieuse 😰😰😰
Ch’ais pas vous, mais moi ça me fait pas envie, même carrément froid dans le dos…
En est-on encore à cette ère austère du mariage à l’église, en blanc, parce que c’est “une chose sérieuse” ?! N’a-t-on toujours pas décroché de la sempiternelle critique du batifolage, du plaisir ?
Pourtant il y a des choses que l’on sait maintenant, quand même. On l’applique même à l’école, qui à grand peine s’écarte du chemin des sérieux… mais ce n’est pas facile… car il y a toujours cette souffrance qu’on mélange avec travail (travail = tripalium = torture), qui nous tire vers le bas et qui continue à constituer les fondements d’une personne respectueuse (ah oui, essayez de raconter autour de vous que vous ne travaillez pas… vous allez voir l’effet.. “Mais quand même, tu fais bien quelque chose ? Et de quoi tu vis ? T’as pas refais ta vie ?” C’est HYPER suspicieux…).
Comment *réussir sa vie professionnelle, *réussir sa vie émotionnelle si la souffrance est toujours là telle l’ombre de la faucheuse. Si s’amuser, profiter, jouir (ah nan mais là le mot il est carrément obscène 😱😱😱), aimer (ridicule) restent indécents.
Enfantillages.

Pourtant on sait maintenant qu’on apprend mieux en jouant.
On les a faites les expériences sur le manque d’attention qui tue les nourrissons. Tout le monde est d’accord, pour dire que l’épanouissement des enfants tient à l’amour et la bienveillance qu’ils reçoivent.
Alors pourquoi pas nous ? Les grands ? Les adultes ? Pourquoi doit-on devenir des gens sérieux, tous gris, s’affublant jour après jour d’accablements et de rides, pour qui l’engagement, le cadre, le devoir sont des valeurs absolues a qui on a concédé le droit d’étouffer notre fougue juvénile ?
Pourquoi la vie ne pourrait-elle pas être faite de licornes et de forêts enchantées ?!? Pourquoi l’amour ne pourrait-il pas être au centre de nos énergies, le jeu et l’humour notre vecteur relationnel, la bienveillance et la reconnaissance notre attitude motrice ?
Là, ça beugue. “Nan mais tu rigoles, remets les pieds sur terre, tu vis vraiment sur ta planète, toi…” et patati et patata…

Alors oui, on se le dit bien dans les milieux autorisés : au centre de Yoga, chez la psy, auprès de quel qu’autre allumé de la littérature New Age et dans les recueils de développement personnel.
On se le dit aussi dans tous les milieux libertins.
On se le dit en cachette, discrètement alors qu’on croise un complice d’un clin d’œil coquin au hasard d’un site de rencontre… et si on jouait 😊😋…

Je suis quand même effarée du monde parallèle que je découvre en marge des gens bien-pensants… Des centaines d’individus ! Qui courent les rues ! Des gens qui veulent jouer. Un petit peu, beaucoup, avec un peu d’amour, pas trop, de la tendresse ou de l’espièglerie, en couple, libres, autorisés ou pas, tous à la recherche de badinage, de séduction, de tendresse et de sexe, ouvertement, à demi-mot, seulement en ligne, ou peau contre peau, avec des poèmes, des chats, des selfies ou vidéos, prudes ou XXX. Ils ne veulent pas d’“une relation sérieuse”, d’”une relation compliquée” (en même temps ça intéresse qui ça, une relation compliquée !??!), ils veulent passer “un bon moment”, ils ne veulent pas de quelqu’un à la recherche “sa moitié”, ils veulent quelqu’un qui vient déjà “complet”, debout. Ils veulent laisser les jugements et les différences “dehors”, qu’elles soient personnelles, familiales ou sociétales.

Mais voilà, ça ne se raconte pas dans un diner - ça fait désordre.

J’ai l’impression d’être un homo dans les années 70. Je me découvre, je découvre un monde qui se cache, mais qui est tellement vivant. Où les acteurs sont tellement chauds, désirants, beaux, joueurs.
Bien entre eux.
C’est un monde rêvé, le pays des Bisounours. Pas, ou très peu de malveillance, c’est pas sombre, c’est pas glauque… On se croise, on se reconnait, dans un regard ou un sourire, dans l’expression d’un désir ou dans une expression juste un tant soit peu équivoque qui permettra d’ouvrir la voie vers une relation possible autrement.
On se voit, on joue, on se sépare. Mais les moments sont intenses. Tout pour l’instant. Tout tient dans le présent. Le plaisir pour le plaisir - attention, je n’ai pas dit le plaisir sexuel, en dépit des détracteurs urbains bien intentionnés, férocement ancrés dans leur morale rassurante (“Nan mais t’as pensé aux MST ????!?!?. Et toi ? Tu mets des capotes sur la tête de tes gosses quand ils vont à l’école pour pas qu’ils chopent des poux ?!”).

Le plaisir d’une relation touche à tous les sens, à toutes les émotions quand celles-ci ne se doivent pas de rentrer dans un cadre. Quand on ne baise pas parce que le créneau c’est de 23h15 à 23h30, après avoir fait la vaisselle. Quand les moments sont choisis, alors les échanges deviennent surprenants, pour les sens, l’intellect, les émotions.
C’est un immense terrain de jeu qui s’ouvre. A l’instar de celui de nos enfants : découvertes, surprises, apprentissage, rires, amour.
Vous devriez essayer, d’être un peu moins sérieux…


*réussir = être épanoui, dans mon univers. Il convient quand même de spécifier, quand on pense que Freud prenait le concept d’aptitude à travailler et à aimer comme critère de base d’une maturité mentale. Ça fait peur…


Ils en parlent :

Why so Serious - Alice Merton

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